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Etre sensible

Chaque regard, chaque soupir me touche. Les évitements, les trahisons, les cris, les réactions envers quiconque, réactivant des blessures de rejet ou d’abandon, me bouleversent. Parfois je perçois le blues d’un musicien, la naissance et la mort d’un oiseau, les drames du bout du monde, les blessures des êtres fragiles, de tristes pensées qui peuvent me transpercer, à jamais.

Pour vivre en harmonie, j’ai besoin de lumière tamisée, de matières douces, de relations souples et sincères, d’espaces de solitude et de poésie, de paysages encore sauvages, de moments de joie simples, d’une vision qui englobe sans jamais séparer, de rêves fantastiques, utopiques et réalisables.

Oui, je me sens sensible, comme un être vivant, vulnérable, tout simplement humain… Alors pourquoi chers miroirs, me renvoyer depuis l’enfance, cette image d’hyper, de très, de trop, de trop plein ? Ce tatouage indélébile de la différence, qui peut me laisser dans un état indicible, entre désarroi et errance ?


Pour ne plus recevoir au centuple ce que j’émets, j’ai appris à avancer masqué. Je connais les fonctions qui servent à baisser le son. Je sais compenser dans nos échanges, pour ne pas trop m’épancher. Pourtant, toujours et encore, dès lors que je suis troublé, que je montre de l’intensité, un sentiment d’anxiété, une larme, une exaltation ou un malaise passager… je sais que je peux vous déstabiliser et malgré vous, tout peut empirer. Je vais accepter d’écouter les conseils que je n’avais pourtant pas demandés, et entendre votre au revoir précipité. Je vais ressentir les préjugés, les évaluations mitigées… « Je t’aime bien quand tu es comme ci ou je préfère quand tu fais ça… » Chaque petite phrase dirigée, résonnera alors comme si un sort était jeté. Les non dits comme les mots derrière les mots, deviennent les révélateurs de vos peurs non assumées… je suis alors connecté à toutes les vibrations et variations de nos émotions conjointes…


Oui, pour vous, je pense trop, je suis trop à fleur de peau, j’en fais trop, je suis trop vif, émotif, actif. Puis viennent les mots qui piquent : atypique, excessif, authentique, empathique. Tout cela déborde et dérange. Selon vous, je devrais changer ci ou faire plutôt comme ça, être différent finalement… et tout irait mieux, en tout cas, pour sauver les apparences.


Chères âmes sensibles, vous qui comme moi vous laissez parfois envahir à l’intérieur, et déborder un peu à l’extérieur, sachez que le « trop » n’est que le point de vue d’un autre. Le trop est le regard miroir de celui qui est peut être « moins »… Bien sûr, je n’oserais de mon point de vue, dire « pas assez ». Cet autre est plus fort, non pas sans vulnérabilité, mais fort de son appartenance à l’immense majorité, car intégré avec facilité dans la pensée normée.


J’ai compris qu’en grandissant, nous pouvons apprendre à reconnaitre nos cordes sensibles : à la fois nos dons particuliers, comme l’intuition, l’affectivité, la créativité, en même temps que nos fragilités. En prenant confiance, peu à peu, il devient plus facile de demander de l’aide, avec humilité. Une aide précise et concrète, pas un conseil qui nous transformerait. Une écoute. Une reconnaissance de l’importance de ces différences, précieuses pour prendre notre juste place et réaliser notre projet de vie. Une rencontre humaine, vers un dialogue sensible, comme une danse aérienne, qui nous élèverait au delà des prés carrés et des pré-jugés, pour l’amour et par l’esprit.



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