Ainsi va la vie
Un matin comme un autre, un ménage de printemps, une gorgée de thé fumant, entre deux vagues de rangement.
Comme à chaque fois que je cache ce qui dépasse, se remplissent peu à peu les tiroirs sans fond. Des histoires pliées cachetées qui ne se jettent pas, petits papiers, perles de bois, feuilles séchées et pelotes de laine, s’emmêlent en vrac jusqu’au chaos.
Puis vint le moment de la recherche tâtonnante des objets disparus. Et c’est parfois là que se déploie le "p’tit bonheur la chance"! Ici se trouve tel trousseau de clé, un bijou oublié, la carte postale pleine de souvenirs écornés et ce jeu de dés… Remonte en surface les miettes d’un passé décomposé que le temps à déposé, entre deux piles de livres en attente d’être choisis.
Et voici les premiers rayons obliques du matin qui font danser des étincelles dans toutes les pièces de la maison, jusqu’au fond de nos yeux. Le sol s’envole, les fleurs sont éternelles. Voir juste ça, s’assoir dans la lumière, se pencher sur son carnet de voyage intérieur, laisser le crayon danser entre les lignes, respirer l’air et la poussière, puis se figer dans l’intensité de l’instant.
C’est simple, si simple, d’être vivant, tout simplement.
