hors du cadre, le chemin nomade

Si tu savais la taille de mon âme… chantait Daniel Darc, avant de partir rejoindre les étoiles. Ce qui me touche dans ce chant là, c’est cet appel qui résonne comme une ritournelle. Cette conscience de ne pas savoir ce qui me dépasse, mais de le deviner, de le ressentir dans chaque parcelle de mon corps, dans l’ouverture de mon cœur, au moment ou l’émotion est remplacée par quelque chose d’indicible, et qui semble infini.

Si l’être humain a des facultés de transcendance, que n’aura jamais le robot le plus sophistiqué, pourquoi accepte t’il de se plier, à des normes parfois très étriquées ?

Peut être la volonté implicite et naturelle selon les lois des systèmes, d’appartenir à une communauté et de prendre une place stable pour vivre des relations équitables. En même temps, au moment où il apprend selon les principes éducatifs ancestraux et les programmes scolaires ficelés, il perd un peu de vue un espace plus vaste que le simple concept mental. Au fur et à mesure qu’il grandit dans un monde organisé et policé, s’il accepte de prendre une « identité » de prêt-à-porter, il s’éloigne d’autant de sa propre vérité. A chaque fois qu’il joue les règles du jeu d’un projet descendant, il contraint son élan pour créer naturellement. Quand il entre dans un cercle de pensée éclairée ou suit un dogme religieux, laïque et politique… il se détermine sur un fondement, mais semble renier une forme d’éveil à la hauteur de ce qui lui souffle son âme : faire le choix conscient de se soumettre, de transgresser ou de réformer les règles établies.

« C’est bien comme ça », « Ça ne se fait pas », « Les gens comme nous », ai-je déjà entendu… « Nous n’avons pas d’autres choix »… « Il le faut bien »… « C’est comme ça ! » etc. Oui il y a le principe de réalité, le défilé des creux du quotidien et des pics du tragique… il y a aussi nos convictions, qui tel un ciment, nous aident à construire notre existence. Mais en orientant notre énergie dans cette direction, que deviennent les rêves pour un autre possible? La foi en soi? L’affirmation d’une certaine dignité? Le contentement d’exister en toute liberté ?

Choisir de sortir des cadres, peut être une manière d’aller aux delà de nos propres frontières. Vivre un nomadisme intérieur pour éviter toute amnésie volontaire.

Si tu savais la taille de ton âme, chante la vie… Bercée par cette musique, j’ai besoin du toit sous lequel s’exprime la mélodie de mes peines et de mes joies. Dans un univers que je tisse comme un nid, contenant et rassurant, s’affichent des lois qui donnent le tempo. Mais je choisi aussi de laisser les fenêtres grandes ouvertes, pour sentir l’air frais du renouveau, et voir briller en plein jour les milliards d’étoiles, en laissant entrer leur lumière.